RAMADAN — contrôle des prix et d’hygiène: Cherche protection désespérément !

Mardi dernier, du côté de la localité de Boumhel (gouvernorat de Ben Arous), un contrôleur des prix en plein exercice de ses fonctions a été agressé par le propriétaire d’une boucherie. La victime, qui s’en est sortie avec des blessures, heureusement sans gravité, n’a dû son salut qu’à l’intervention in extremis de badauds.

Son «tort» était d’avoir répondu à sa conscience professionnelle en exigeant d’appliquer la loi à l’égard du contrevenant. Certes, ce dernier en a subi les conséquences avec la fermeture sine die de son établissement.

Mais, osera-t-on écrire, le mal est fait : la victime n’en revient pas encore, nous dit-on tout simplement pour l’avoir échappé belle. Car, la… «hchicha de Romdhane» aidant, heureusement que l’agresseur dans tous ses états, n’a pas eu recours à ses couteaux de boucher ! N’empêche  que le constat est là, amer et alarmant : ces incidents graves ne sont plus rares. Ils se multiplient même un peu partout dans le pays où des commerçants sans foi ni loi n’hésitent pas, une fois mordant à l’hameçon, de faire le bandit, question d’intimider leurs bourreaux d’un jour et de les contraindre à rebrousser chemin sans dresser le PV de tous les malheurs. Questions : pourquoi les héros malheureux de ces scènes agissent-ils de la sorte? Ignorent-ils, à ce point, le fatidique et implacable prix à payer? Et puis, les contrôleurs de prix et d’hygiène mobilisés par les ministères du Commerce et de la Santé et les municipalités ne sont-ils  pas en principe, flanqués d’agents de police? Si oui, pourquoi ces derniers n’imposent-ils pas l’effet dissuasif que leur autorisent leur fonction et leur uniforme? Ou alors, existe-t-il un dysfonctionnement  et un manque de synchronisation des efforts entre les deux corps lors de leurs descentes? Enfin, ne faudrait-il pas réviser les sanctions à plus de fermeté? C’est d’autant plus possible et salutaire que ce n’est pas en ordonnant la fermeture provisoire d’un établissement incriminé  ou en infligeant une amende insignifiante aux contrevenants que ceux-ci s’assagissent et dissuadent d’autres aventuriers. De surcroît, en prônant la politique du bâton dans le cadre de sa lutte contre ce phénomène, dernier-né de… la révolution, l’Etat gagnerait des… galons dans sa quête de rétablir la loi, d’asseoir son autorité et de protéger le couffin de la ménagère.

Mohsen ZRIBI

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